Arrêtez-moi de Lisa Gardner

 

Différents sujets liés à la maltraitance de l'enfant sont abordés ici, notamment le syndrome de Münchhausen, pathologie qui entraîne ici la mère de notre jeune héroïne à créer des traumatismes chez ses enfants.
Y sont aussi évoqué la délinquance sexuelle sur mineur...
Développement sur les relation parents/enfants, la confiance et les craintes.
On suit le chemin de Charlene Rosalind Carter Grant... qui sait qu'elle doit mourir le 21 janvier vers 20 heures. Elle s'est donc préparée pour faire face à son assassin, mais a-t-elle tout si bien anticipé?
Entre les meurtres de ses amies d'enfance à un an d'intervalle (un 21 janvier) et ceux de pédophiles. Est-elle hors de tout soupçons? Mais que signifie cette date du 21 janvier? D.D. Warren enquêteur de la police de Boston et jeune mère, mène l'enquête.
Bon livre, à ne pas lâcher tant qu'il n'est pas terminé.

 

EXTRAIT :

"Je n'ai jamais su. après toutes ces années, je ne savais toujours pas.
Ma mère m'avait maltraitée. Ça, je le savais. Elle n'allait pas bien. Elle était si malade, en fait, qu'après le dernier drame elle avait été définitivement internée. [...] 

Ma mère était partie. Voilà ce que tante Nancy m'avait dit le premier jour à l'hôpital et je n'avait jamais abordé le sujet. Prononcer le nom de ma mère, c'était risquer d'invoquer le démon. Alors je n'ai jamais rien demandé et tante Nancy ne m'a jamais rien dit.
Il s'était ^passé quelque chose de grave. pire que d'habitude. Et je savais ce que c'était. Quelque chose au fond de moi comprenait que je savais tout, qu'en réalité je me souvenais de tout.Mais que je ne voulais pas me souvenir de mes souvenirs. Alors je les oubliais. Par un acte de volonté conscient ou inconsciente, je prenais le passé, je l'enfermais dans une boîte et je le mettais de côté pour ne plus jamais le voir.
Peut-être pas la meilleure des stratégies face à l'épreuve. Et pas sans conséquences. Manifestement, quand on condamne certaines zones de son esprit, on ,ne maîtrise pas tout ce qui disparaît. aujourd'hui encore, ma mémoire est, au mieux, aléatoire. Le temps m'échappe. Des jours, des semaines Des conversations entières avec mes meilleures amies, ce dernier cours essentiel à la veille de l'examen final.
Jackie et Randi disaient pour me taquiner que j'aurais oublié ma tête si elle n'avait pas été attachée à mes épaules. Je riais en chœur, mais souvent avec embarras. [...]
Petits accrocs dans le système d'exploitation, me disais-je. Clairement, vu l'énergie que j'avais dépensée pour effacer totalement huit années de ma conscience, quelques bugs étaient inévitables. D'ailleurs, quelle que soit la gravité de mes plantages, oublis, réelles étourderies, ils étaient encore préférables aux rares moments où le souvenir commençait à me revenir.
Ces épisodes se produisaient le plus souvent lorsque je traversais un pic d'anxiété.. Alors,le passé s'infiltrait dans mes rêves, fragments d'une vieille bobine de fil : il était une fois une mère folle et toute maigre qui vivait dans une maisonnette toute sale avec sa fille unique et toute maigre. Et la mère obligeait sa fille à manger du verre brisé, lui refermait les tiroirs de cuisine sur les doigts et la poussait du haut des escaliers raides parce que les petites filles doivent être courageuse et avoir du cran."

 

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