Une année de neige de Christian Signol

Sébastien, 10 ans à une leucémie, il souhaite partir chez ses grands parents dans un petit village (Millac) où il pense pouvoir y guérir. On le suit entre doute et espoir, il nous fait aussi partager la vie qui l’entour, notamment dans le village avec ses grands parents, ses rencontres, ses séjours à l'hôpital de Toulouse... L'envie d'aider, mais une totale impuissance des proches face à la maladie.

 

 

Extrait:

 

          "Ce jour là, pendant l’après-midi, Sébastien parla peu avec Cyprienne. Elle avait épuisé toutes ses recettes d’espoir, et lui-même se sentait trop faible pour entretenir le feu d’une conversation dans laquelle il se heurtait toujours au même mur du doute et de la peur. L’un et l’autre étaient tout entiers réfugiés dans l’attente des beaux jours, faisaient en sorte de na pas éteindre la lumière allumée par le professeur à Toulouse. Elle était très fragile, ils le savaient. Le climat, la blancheur du dehors correspondaient étrangement à ce que Sébastien, intimement ressentait. Il se sentait glisser dans un univers de coton très froid qui, parfois, le recouvrait, et cette chute lente était accompagnée d’une immense langueur. Comment avouer cela à Cyprienne ? Comment lui dire que l’été lui paraissait trop lointain, qu’il fallait agir vite, que chaque seconde qui passait le faisait davantage descendre le log d’un puits où la neige allait finir par l’ensevelir ?

            Il se leva à plusieurs reprises pour observer le bonhomme de neige qui s’était u peu tassé sur lui-même mais qui demeurait debout, cependant, tourné vers la fenêtre dans une sorte d’interrogation muette, comme si lui aussi attendait quelque chose. Peut-être Auguste, son bâtisseur, songea Sébastien, qui ne put résister au plaisir de sortir de nouveau, quelques minutes seulement, pour marcher dans la cour, ébloui qu’il était par ce sortilège de la blancheur, où l’on pouvait s’imaginer dans un monde exempt de souffrances."

 

 

Extrait :

 

"On aurait dit que cette lumière-là avait été celle de la naissance du monde. C’est ce que pensa vaguement Sébastien. Il lui sembla que ce jour, dans sa beauté primitive, pouvait être le premier d’une guérison définitive, et cette pensée lui fut précieuse. "

 

Extrait :

 

"Puis il se recoucha, avec en lui la conviction d’avoir noué un lien supplémentaire avec la vie, la vrai vie, celle qu’embellissait à chaque seconde la certitude de n’être pas seul, mais au contraire d’être aimé, retenu en ce monde par des mots, des regards, des présences qui l’aideraient à gagner le combat."

 

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